Cet été, le secteur du camping en France a connu une dynamique encourageante : selon la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA), la fréquentation a augmenté de + 2,5 % par rapport à l’été 2024.
Un contexte favorable mais nuancé
Cette progression reflète un regain d’intérêt pour les vacances en plein air, mais elle masque certaines fragilités. Si le volume des nuitées est en hausse, la dépense moyenne par client (le « panier moyen ») tend à baisser. Autrement dit : davantage de clients, mais des budgets plus serrés.
Les emplacements nus (tentes, caravanes, camping-cars) affichent une plus forte croissance que les locatifs (mobil-homes, chalets, bungalows). Cela s’explique notamment par une demande plus grande pour des options économiques en période d’inflation et de restrictions budgétaires.
Les établissements de gamme premium (4 à 5 étoiles) montrent des signes de ralentissement, tandis que les campings 3 étoiles et les gammes plus modestes tirent leur épingle du jeu.
Répartition géographique et temporalité
Toutes les régions n’ont pas bénéficié du même élan. Certaines zones littorales et l’arc méditerranéen, qui étaient très recherchées, n’ont pas cru aussi fortement que des territoires plus “fraîcheurs” tels que la Bretagne ou la Normandie. Ce phénomène s’explique en partie par une tendance « coolcation » : les vacanciers cherchent à éviter les pics de chaleur et privilégient les destinations au climat plus doux.
Par ailleurs, si juillet a été plus stable ou en léger retrait dans certaines régions, les mois de printemps et de septembre font mieux que l’an dernier, ce qui contribue à la croissance globale sur la saison.
Enjeux pour les professionnels du secteur HPA
Pour les exploitants, cette situation pose plusieurs défis et opportunités :
- Adapter l’offre tarifaire : il devient primordial de proposer des formules attractives, en réduisant les coûts pour les clients (packaging, promotions, séjours courts) et en optimisant les marges côté exploitation.
- Mettre l’accent sur les emplacements nus : la demande s’oriente vers des solutions plus “brutes” (tentes, vans, camping-cars), moins coûteuses pour le client mais potentiellement plus rentables si l’infrastructure est bien pensée.
- Diversifier les animations et services : face à une clientèle plus sensible au rapport qualité/prix, les services additionnels (activités, accueil enfants, nature, écotourisme) peuvent faire la différence.
- Soigner la répartition géographique : investir ou mettre en avant les sites dans les zones “refuges climatiques” ou moins exposées à la canicule peut être une stratégie gagnante.
Perspectives pour l’avenir
Les données de l’Insee confirment la tendance à la hausse dans l’ensemble du secteur de l’hébergement collectif : la saison estivale 2025 affiche une progression de + 3,7 % par rapport à 2024, tous types d’hébergements confondus.
Le camping conserve une position de force, avec un nombre de nuitées en hausse de + 3,2 % (par rapport à 2024) dans le segment des hébergements collectifs.
Cela montre que, malgré un contexte économique tendu, le camping continue de séduire, notamment parce qu’il offre flexibilité, nature, proximité et des coûts maîtrisés pour les vacanciers.
Source https://www.franceinfo.fr/