Le budget vacances des Français en 2025 : une opportunité de mutation pour le tourisme HPA

30/07/2025

Alors que l’été bat son plein, les Français ont, cette année encore, pris la route des vacances. Pourtant, derrière les cartes postales et les maillots de bain, une réalité économique s’impose : les vacances 2025 se font sous le signe de la vigilance budgétaire. Le dernier baromètre Sofinscope Voyage 2025, publié par Sofinco, dresse un état des lieux précis de la façon dont les Français envisagent leurs congés cette année. Avec un budget moyen en baisse, des arbitrages marqués et une montée des préoccupations écologiques, ce panorama offre aux professionnels de l’hôtellerie de plein air (HPA) une matière à réflexion stratégique majeure.

Une photographie précise des intentions de départ

Selon l’étude Sofinscope 2025, 55 % des Français prévoient de partir en vacances cet été, contre 58 % l’an dernier. Cette légère baisse s’explique par un contexte économique tendu : inflation persistante, coût de la vie en hausse, pouvoir d’achat sous pression. C’est dans ce contexte que les foyers adaptent leurs projets.

La durée moyenne des vacances reste stable : 40 % partent pour une semaine33 % pour deux semaines, le reste se dispersant entre les courts séjours et les vacances prolongées. Toutefois, les Français ajustent le contenu de leurs vacances : ils partent moins loin, réservent plus tard, et optent pour des formules plus souples, souvent annulables ou modifiables.

crédit photo / illustration : sofinco.fr

Un budget moyen en recul mais toujours significatif

L’enseignement le plus marquant du Sofinscope est sans doute la baisse du budget moyen par foyer. En 2025, les Français allouent 1 598 € à leurs vacances d’été, contre 1 702 € en 2024, soit une diminution de 6 %.

Le budget moyen pour une personne est estimé à 693 €. Ce recul traduit non seulement une prudence financière, mais également une volonté de répartir les dépenses sur l’année. Pour les professionnels, cela souligne l’importance de proposer des séjours attractifs, tout compris, et adaptés aux nouvelles contraintes des vacanciers.

Des stratégies de compromis multiples

Face à la réalité économique, les Français déploient plusieurs stratégies pour pouvoir partir. Près d’un sur deux (50 %)réduit d’autres postes de dépense pour financer ses vacances. 39 % des sondés affirment avoir commencé à épargner dès le début de l’année pour se constituer un budget voyage.

Un point à noter : 19 % des Français envisagent de financer tout ou partie de leurs vacances à crédit, via des paiements fractionnés, cartes à débit différé, ou prêts personnels. Cette tendance, longtemps marginale, pourrait devenir une norme, surtout dans un marché où les facilités de paiement se banalisent.

Une exigence croissante en matière d’impact environnemental

Le tourisme responsable progresse dans l’esprit des voyageurs. Le Sofinscope révèle que 52 % des personnes interrogées renonceraient à leurs vacances si celles-ci avaient un impact trop négatif sur l’environnement. Par ailleurs, 29 % sont prêts à payer plus cher pour un voyage plus respectueux de la planète.

Ces chiffres montrent une mutation profonde : les vacanciers ne cherchent plus seulement le prix ou la destination, mais également le sens et la compatibilité avec leurs valeurs. Pour l’HPA, c’est une occasion de mise en avant des labels écologiques, du tri sélectif, des économies d’eau, ou encore des mobil-homes à haute efficacité énergétique.

Impacts sur le secteur HPA : entre contrainte et opportunité

Le secteur du camping est historiquement réputé pour son excellent rapport qualité/prix. Dans le contexte actuel, cette force devient un levier stratégique :

  • La durée moyenne de séjour d’une semaine correspond parfaitement à l’offre HPA, avec des arrivées et départs flexibles.
  • La baisse de budget moyen oriente les familles vers des solutions plus économiques : mobil-homes partagés, tentes équipées, glamping.
  • La demande croissante de durabilité encourage les campings à valoriser leurs engagements écoresponsables.

Par ailleurs, le modèle HPA répond naturellement aux attentes post-Covid : éloignement des foules, activités en plein air, logements individuels, proximité avec la nature.

Adaptations stratégiques recommandées pour les professionnels du HPA

  1. Proposer des offres ajustées : forfaits courts séjours, promos week-end prolongés, tarifs spéciaux familles monoparentales.
  2. Faciliter le financement : proposer des paiements en 3 ou 4 fois, voire des partenariats avec des plateformes de microcrédit vacances.
  3. Travailler le positionnement écologique : afficher les engagements en matière de tri, d’énergie, d’approvisionnement local.
  4. Valoriser l’expérience locale : randonnées, terroir, activités nature, pour créer une vraie immersion et donner du sens au séjour.

Perspectives 2026–2027 : vers une stabilisation ou une nouvelle mutation ?

Rien ne permet aujourd’hui de prédire une accalmie économique rapide. Toutefois, si le contexte se stabilise, une nouvelle forme de tourisme pourrait s’ancrer durablement : plus local, plus frugal, plus durable.

Le camping HPA a toutes les cartes en main pour devenir le pilier de cette évolution. Son adaptabilité, sa diversité d’offres, son lien direct avec la nature en font une solution d’avenir, en phase avec les aspirations des Français.

L’étude Sofinscope 2025 met en lumière des transformations profondes dans les pratiques de consommation touristique. Loin d’être une menace pour l’HPA, cette évolution est une véritable opportunité de se réinventer autour de la flexibilité, de l’accessibilité et de l’engagement durable.

L’avenir du tourisme passe plus que jamais par l’agilité, la proximité, et la pertinence de l’offre face aux attentes d’une clientèle en mutation.

Lien vers l’étude : https://www.sofinco.fr/actualite-credit/sofinscope/vacances/les-francais-leur-budget-voyage-2025